samedi 22 octobre 2011

Léoville-Barton : Le charme et l’élégance du hussard de Saint Julien.

Noble et fier comme le hussard chevauchant son destrier sur les graves. Libre comme la Marianne de Delacroix franchissant les barricades, Léoville-Barton demeure le sage de la trinité Saint Julien. Ne cédant jamais à l’appel de la mode, il a toujours su préserver le charme et l’élégance de la bourgeoisie anglo-saxonne. Tel le général Armand D’Hubert suivit comme son ombre par l’arrogant bretteur Gabriel Féraud, il revient après chaque campagne, réveiller le feu millésimé en sa demeure fertile. Comme l’aristocrate britannique, il reste digne et flegmatique, malgré la colère qui s’anime au plus profond de lui. S’interdisant même à maudire son ennemi qui pactisa pourtant avec la sorcière slave sur les étendues désolées de Russie ; il n’en oublie point son devoir de marie, et s’évertue à restituer dans ses élevages, tout le génie et l’élégance de l’essence bordelaise. Élevé et éduqué dans des salons de bois où domine le cuir et les couleurs patinées, il scrute les natures mortes du maître Chardin, qui aurait sans doute apprécié son caractère très fin, capable de transcender les plus savoureux gibiers. Puisant son inspiration dans ces sculptures d’argiles rappelant les marbres du Bernin, il sait retranscrire dans ses vins, la quiétude qui l’anime lorsqu’il se sait loin de ce furieux assassin. L’heure du thé approche, le froid l’envahit, se tenant debout dans sa cuisine, il voit passer une ombre dans les ruines. A travers les arbres dénudés, le regard obscurcit par le brouillard soyeux suintant sur ses terres, il sent l’épilogue de son duel éreintant approcher. Empoignant son sabre avec célérité, il n’hésite pas à se précipiter au-dehors pour affronter l’ombre tournoyante du hussard hanté par la mort. Traversant alors des tertres et des massifs boisés, il fait face à l'ennemi, l’humilie puis le libère en lavant tout discrédit. Regardant la Dame de Gironde du haut de son village, l'âme sereine, il contemple ses augustes cépages, tout en gardant en mémoire ces pesants souvenirs, qui le hantèrent jusqu’aux confins de son vénérable terroir. Une fois la fêlure et les brûlures du passées consumées dans les fûts, il n’en oubliera pas pour autant ces ténèbres qui le poussèrent pendant tant d’années, à tirer toute la quintessence de cette fraîcheur au combien précieuse, provenant de ces généreux merlots et de ces vieux cabernets.


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